Jeudi 26 juin, c’était grève et rassemblements dans certains sites de STMicro (fabricant de puces électroniques). Au début du mois la direction annonçait la mise à la porte de 5 000 salariés sur les trois prochaines années, ajoutant 2 200 suppressions de postes aux 2 800 déjà annoncées en avril, dont 400 départs à Tours, d’après les organisations syndicales, sur un site qui comprend 1400 salariés.
Au cours du rassemblement regroupant 200 personnes, les discussions et interventions au micro ont souligné que cette entreprise franco-italienne faisait beaucoup de profit sur le dos du travail de ses salariés et avec des aides publiques généreusement distribuées par des gouvernements de gauche comme de droite. Elle a affiché plus d’un milliard de bénéfices en 2024.
Il manque un plan de bataille d’ensemble pour le monde du travail. C’est tout le sens de l’intervention d’un travailleur de SKF de Tours, qui a appelé au regroupement des secteurs en lutte puisque sa boîte « va être coupée en deux avant la fin de l’année, avec des charettes de licenciements ».
Pour lutter contre les licenciements, nous ne pouvons pas attendre les directions syndicales et leurs appels sans réponse à des « moratoires », pour temporiser et négocier à froid avec le patronat et leurs mesures accompagnant les licenciements sans les combattre.
À la tribune, aucun appui non plus de la part du député de la circonscription, Charles Fournier (Europe Écologie-Les Verts-NFP), qui, au micro, a prôné le « produisons français » contre les implantations du groupe en Italie et à Singapour sans remettre en cause le patronat industriel. Ce rassemblement a aussi été marqué par l’absence du maire de Tours, écologiste lui-aussi, pourtant salarié détaché de STMicro pour mandat politique.
Il manque cruellement aux travailleurs un vrai plan de bataille qu’ils construiraient pour défendre leurs intérêts, y compris l’interdiction des licenciements. C’est une des tâches urgentes.
Correspondant
